Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 13:56

 

On a tous eu envie, sur un coup de tête, un coup de nerfs, de « péter les plombs », laisser déborder cette énergie dévastatrice qui nous laissera vidés, nus, presque sans vie.

Rares sont ceux qui franchissent le cap et passent à l’acte.

Voici, en fiction, les témoignages et autres aveux que m'ont livrés vos cerveaux !


Passage à l'acte number three

Le code de la route expliqué aux enfants


Il est 15 heures, samedi après-midi.

Le Monoprix du coin est bondé, comme d’habitude, les caddies des petites vieilles attendent sagement qu’on vienne les remplir. En laisse, ils papotent entre eux, ravis de ce moment de répit.

Je l’aperçois, incongru parmi ces caddies Jacquard.

Un chien, hirsute, on dirait plutôt une caricature de chien ! Il est, soyons précis, très moche, le poil planté n’importe comment, au grès du vent, petit, les pattes semblables à des saucisses poilues, on pressent aussi qu’il a très mauvaise haleine. Un cabot, quoi !

C’est le genre qui fait systématiquement craquer mon enfant, âgé de 3 ans. Croyez-moi, l’instinct maternel sait s’y reconnaître. Effectivement, il se rue vers le chien, pour le caresser. C’est alors que je rajoute mentalement une quatrième caractéristique à ce tas de poils : il est agressif ! Je le vois retrousser les babines sur des canines toutes jaunes, beuark, et commencer à gronder.

L’instinct me fait crier :

- Ne le touche pas, mon chéri !

Sa main reste suspendue en l’air mais pas l’aboiement. Un vrai de vrai ! Roquet pure souche ! Les pires bestioles que la Terre ait portées…

Je m’apprête à passer mon chemin quand survient la deuxième race de pires bestioles de la planète, j’ai nommé la petite vieille, veuve, maîtresse du chien, que dis-je, sa « mère ». Sa mais…Mère. Qui va lui demander de se taire et « d’arrêter d’embêter comme ça les passants qui passent, sa maman l’est revenue, l’était pas partie longtemps ».


Eh bien non, c’eut été trop beau ! La Mégère me lance un regard courroucé. Eh oh, j’y peux rien moi, si ce chien aboie ! Il fallait pas le sortir ! Elle m’estomaque quand même, en me sortant, furibonde :

- Votre enfant a fait du mal à mon chien, il n’aboie jamais comme ça !

Alors, là, celle-la, on ne me l’avait encore jamais faite. Je lui réponds :

- Oui, c’est vrai, il a voulu lui renifler les fesses mais finalement il l’a trouvé vraiment trop laid !

- Comment osez-vous vous attaquer ainsi à mon adorable chien ?

Mêmes regards courroucés de l'adorable et de sa non moins adorable maîtresse


- Ecoutez, madame (suis-je polie tout de même), nous allons nous quitter maintenant, le débat est clos, avant que je ne m’énerve

- Vous énerver ?? Mais c’est moi qui devrais m’énerver ! On ne touche pas à un chien attaché !

- Votre chien n’a rien à faire dans un magasin d’alimentation, bonsoir madame.


C’est nouveau, ça ! Une fantaisie à sa Mémère ! Je la plante là, finalement assez calme après un tel esclandre et termine tranquillement mes petites courses, avec mon fiston qui babille gaiement, pas du tout sensible à ce qui vient de se dérouler.

Assez calme. Calme. Un bien grand mot. Disons que je suis… Maîtrisée ! Oui, c’est cela, je me domine, je prends sur moi, mais il faut bien reconnaître que je lui aurais bien mis mon pied au c… à ce chien. Et à la maîtresse avec d’ailleurs. Avec plaisir encore !

Je paie mes courses, sourire serein, gestes olympiquement maîtrisés en comparaison à la rage intérieure qui essaie de ne pas bouillir.

Je sors du magasin, le fiston toujours aussi volubile et le cerveau toujours aussi ébullitionnant.

Nous nous apprêtons à traverser mais le feu passe au vert et, là, que vois-je devant nous ? Je dis bien « que » et pas « qui » ! Le couple maudit !

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Ils attendent que le feu passe au vert pour les piétons. Le boulevard est très fréquenté à cette heure de la journée. Elle le tient très fermement pour éviter tout accident.


J’hésite un peu entre les deux, puis, suivant mon instinct, je m’approche, élance mon pied droit bien en arrière puis le balance bien fort vers l’avant, et schlack ! le chien valdingue dans le premier pare-chocs qui passe. Le chien aboie de douleur, la vieille se met à hurler, un bouchon se crée rapidement. Le feu piétons vient de passer au vert.

 

J’attrape la main de mon enfant et lui dis :

Tu vois, il faut toujours attendre que le bonhomme soit vert pour traverser sur le passage piétons !

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Magnifique :)
Répondre
J
:)
Répondre
S
J'ai bien rigolé aussi :) Des bises
Répondre
T
Merci Penny, à bientôt pour la suite :)
Répondre
P
Vraiment, j'ai bien rigolé. En plus d'apprécier. L'incident est raconté avec tellement de talent. Bises. Penny
Répondre