Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 septembre 2020 1 14 /09 /septembre /2020 07:39
Les nuits d’été Thomas Flahaut

Les nuits d’été

 

« Sa voix, elle, fut la première à disparaître »

Cette phrase à elle seule pourrait justifier la lecture de ce roman de Thomas Flahaut paru chez L’Olivier.

 

Comment qualifier cette lecture ?

Une balle Dum-Dum. Ce charmant petit surnom abrite une terrible réalité, celle des balles à fragmentation. 

Au début, on pense que ce n’est pas grave. On sent à peine son impact. Au point que j’ai été prise d’une forme de torpeur, pas d’ennui mais une gêne. Cette gêne que l’on éprouve à aller regarder un vieil album photos. Celui qui contient des photos d’êtres chers, pour certains disparus, et qui semble avoir capturé l’émotion, son intensité liées aux clichés qu’il expose.

 

Au fil de cette lecture, on réalise l’étendue des dégâts mais il est bien sûr trop tard pour arrêter. Même en n’allant pas au bout de la lecture, celle-ci est entrée en écho avec le passé, certains destins croisés et a lancé le ballet des émotions et des questionnements.

Quel avenir peut s’offrir à ceux qui n’en ont pas ? Quel poids nos origines ont-elles sur nous ? Quelles promesses la vie n’a pas tenues ? Comment trouver une place, sa place dans un monde absurde proposé pour masquer son vide, sa vacuité.

Cette lecture m’a torturée, bouleversée, gênée, remuée, passionnée.

Le style est très fluide, marqué par l’alternance du point de vue des trois principales personnes dont il retrace les nuits d’été.

 

Évidemment on pense à Nicolas Mathieu, un livre qui se déroulerait quelques années plus tard ou dans une autre vallée.

Mais ce ne serait pas lui rendre justice que de limiter la comparaison à cette famille d’auteurs.

A la ligne de Joseph Ponthus entre aussi en écho avec ce que dit le livre de l’usine, sa terrible emprise sur des générations, et le bruit qui persiste en nous après même qu’on pense que son cœur a cessé de battre.

 

L’impact a donc eu lieu pour moi, me laissant haletante et inondée de larmes. Avec la certitude d’y penser encore longtemps après l’avoir refermé.

N’est-ce pas ce que l’on demande à la littérature ?

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires